BALAYER LES IDÉES REÇUES
L’énergie solaire souffre parfois d’idées reçues pouvant freiner son développement.
Voici quelques éléments importants à considérer pour comprendre qu’il s’agit d’une filière mature qui propose aujourd’hui des projets fiables, rentables et écologiquement pertinents.
FAUX, MAIS HEUREUSEMENT VRAI
Tout d’abord, les panneaux n’engendrent plus d’incendie et ne participent pas à la diffusion des incendies, comme ça a pu être le cas avec les premiers modèles qui n’étaient pas encore soumis aux normes actuelles. Comme dans toute installation électrique le sous-dimensionnement des câbles peut néanmoins être à l’origine d’incendie, c’est pourquoi il faut toujours faire appel à un installateur sérieux, à jour de ses certifications et ayant pignon sur rue.
En ce qui concerne les panneaux thermiques servant à la production d’eau chaude, attention à ne jamais y poser la main en fonctionnement, car oui eux, heureusement, ils chauffent fort !
Quant à l’intervention des services de secours, une doctrine nationale émise par la commission centrale de sécurité précise comment intervenir sur une installation photovoltaïque. Un installateur sérieux prévoira toujours dans son installation les dispositifs de coupure et les passages nécessaires à l’intervention des pompiers, ce qui n’est pas forcément le cas sur les installations datant un peu, et sur lesquelles les pompiers sont plus prudents, voire préfèrent laisser brûler si le risque de choc électrique est trop grand.
DE PLUS EN PLUS FAUX
Après une période réglementaire très instable en 2010, le niveau des tarifs d’achat nationaux suit maintenant celui du marché du solaire, et particulièrement depuis 2017. Ce qui implique que les temps de retour des installations photovoltaïques restent entre 9 et 13 ans aujourd’hui : les coûts d’investissement ont été divisés par 6 depuis 2009, dans le même temps que les tarifs d’achat. Avec l’avènement de l’autoconsommation et la forte hausse du coût de l’électricité, certains gros consommateurs en journée trouvent même des rentabilités beaucoup plus intéressantes.
La production d’eau chaude solaire suit la logique de l’autoconsommation photovoltaïque : tout dépend du coût actuel de votre eau chaude et de votre consommation.
Prenez rendez-vous avec conseiller Alisée si vous êtes un particulier.
FAUX
Les rendements des modules sont aujourd’hui garantis 25 ans avec au moins 85 % de rendement par la plupart des fabricants mais leur durée de vie est bien supérieure ! Ils peuvent au moins durer jusqu’à 35 ans pour le milieu de gamme avec certes un rendement diminué mais toujours très intéressant pour justifier leur maintien en place.
À 94,7 % FAUX
Les modules photovoltaïques sont composés d’une plaque de verre (80 % du poids), de cellules de silicium, d’un cadre en aluminium et de conducteurs en cuivre qui sont tous parfaitement recyclables aujourd’hui. Une membrane en plastique située à l’arrière du module est brûlée durant le processus de « désencapsulation ».
Depuis 2007, PV Cycle est agréé par l’Etat pour assurer la collecte sans frais (via l’éco-participation) et le recyclage des panneaux photovoltaïques, sans but lucratif, pour toutes marques. Mais il faut du temps avant que le volume de panneaux collectés soit suffisant pour lancer une filière industrielle, on y arrive tout juste en France. Le premier marché de construction d’une usine de recyclage spécifique au photovoltaïque a été attribué à Veolia en 2018.
En savoir plus sur le site internet de PV Cycles.
Seuls demeurent les déchets électroniques présents dans les onduleurs, inhérent à toutes les technologies informatiques : comment correctement séparer tous les minuscules composants pour pouvoir les réutiliser ? Avec les volumes considérables de portables, PC, appareils embarqués et connectés de toutes sortes, certaines entreprises comme Triade Electronique Angers à Angers, ont commencé à créer une filière rentable de recyclage des déchets électroniques.
100 % FAUX
Tout d’abord, il est faux de considérer que l’Asie est le seul fabricant de panneaux solaires et d’onduleurs. Bien que mondialement, l’Asie soit en tête des fournisseurs de produits solaires, des marques de très grande qualité existent aussi en France et en Europe (Espagne, Belgique, Allemagne,…), vous pouvez l’exiger auprès de vos artisans.
Certes, l’Europe a loupé le coche sur cette industrie hautement stratégique, mais il n’est jamais trop tard pour se rattraper, et c’est le pari actuel de la France et de ses partenaires européens pour relancer une industrie solaire de pointe, comme en témoigne notamment le projet d’usine de Sarreguemine.
Mais ne nous y trompons pas, en termes de création d’emploi, la fabrication est fortement automatisée. Les phases les plus créatrices d’emploi dans un projet solaire sont les études, l’installation et la maintenance, ça tombe bien puisqu’il s’agit d’emplois locaux non délocalisables ! Dans tous les cas c’est surtout la qualité du matériel qu’il faut regarder car c’est sa durée de vie qui lui assurera un impact social et environnemental faible, pour des retombées économiques locales maximales.
FAUX
Le risque d’une arnaque peut toujours exister. Cependant le Maine-et-Loire possède aujourd’hui une filière solide de plus d’une vingtaine d’entreprises, bien plus saine qu’aux débuts du solaire dans les années 2000.
Vous pouvez être serein si vous comparez les devis de plusieurs installateurs proches de chez vous et que vous demander un avis neutre à un de nos experts, que vous soyez un particulier, une entreprise, un agriculteur ou une collectivité.
Pour apprendre comment éviter les arnaques, consultez la page www.economie.gouv.fr/dgccrf/lutte-contre-les-arnaques-dans-le-secteur-des-travaux-de-renovation-0
RAREMENT AUSSI FAUX
Les terres rares, en réalité plus stratégiques que rares, sont totalement absentes de vos installations solaires. La technologie « à couche mince », un marché de niche, utilise des minéraux critiques (tellure, cadmium, indium) mais pas de terres rares. Le technologie la plus répandue, à silicium, utilise du cuivre et de l’aluminium, des métaux certes couteux mais en aucun cas rares ni critiques.
VRAI, MAIS FAUX
Contrairement aux énergies fossiles et nucléaires, le photovoltaïque n’émet aucun gaz à effet de serre durant son exploitation, et permet même d’en éviter en se substituant à d’autres modes de production d’électricité immensément plus émetteurs comme le gaz ou le charbon.
L’essentiel de son bilan carbone se trouve dans sa fabrication. Pour fabriquer le fameux silicium solaire, d’une pureté quasi parfaite (à 99,9999 % pur), il y a d’abord le four à arc électrique, qui fond la silice, puis ensuite un procédé chimique, c’est le plus consommateur d’énergie, qui purifie le silicium. Certains fabricants développent actuellement des alternatives moins consommatrice. Viennent ensuite toutes les étapes de découpage et d’assemblage propres aux modules photovoltaïques. Puis le transport. En fonction du pays où est produit le silicium solaire et de son mix électrique plus ou moins carboné, le bilan carbone du module PV sera plus ou moins élevé. Contrairement à certaines idées reçues, les étapes de transport et autres ne jouent que faiblement dans le bilan global.
- Photovoltaïque : 44 geqCO2/kWh (varie très fortement en fonction des pays et procédés de fabrication, ainsi que de la production annuelle) (source : https://www.photovoltaique.info)
- Nucléaire : 6 geqCO2/kWh en France
- Centrale gaz : 418 geqCO2/kWh
- Centrale charbon : 1060 geqCO2/kWh
(source : www.bilans-ges.ademe.fr)
VRAI
On ne va pas vous mentir, le soleil n’éclaire votre toiture qu’en journée !
L’eau chaude pas de problème, on peut la stocker plusieurs jours. L’électricité, elle, est couteuse à stocker. Mais le solaire fait partie d’un tout, associant une multitude de moyens de production (éolien, hydraulique, biomasse, nucléaire), des systèmes de pilotage des consommations, des systèmes de stockage d’électricité, et un des meilleurs réseaux d’électricité au monde. Et ce n’est pas parce qu’on entre dans l’ère de l’énergie solaire que tout cela va s’arrêter, bien au contraire !
En 2035, la France arrivera à la fin d’un cycle, celui du tout nucléaire, qui aura duré 60 ans, et doit maintenant consentir une nouvelle transformation de son système électrique, comme elle l’a fait après la guerre. Le pays a déjà commencé à investir massivement pour adapter ses réseaux, permettre une plus grande flexibilité entre l’offre et la demande et améliorer l’anticipation de la production variable selon la météo d’une région à une autre. Ces coûts induits par un passage au presque 100 % renouvelable d’ici 2060, l’ADEME les estime plus faibles qu’un renouvellement massif de nos réacteurs nucléaires.
Consultez l’article de l’ADEME sur les trajectoires d’évolution du mix électrique.
Mais est-ce faisable ? RTE (Réseau de Transport d’Electricité) et l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) viennent de déposer un rapport présentant l’ensemble des conditions pour aboutir à un réseau 100 % renouvelable d’ici 2060.
Une chose est sûre, alimenter le pays en électricité dans les prochaines décennies aura un coût, et plus les efforts d’économies d’énergie seront importants, moins ce coût sera élevé.
FAUX
Là encore la fabrication et la production annuelle font varier les chiffres, mais une installation photovoltaïque a produit autant d’énergie qu’elle en a demandé pour sa fabrication au bout de 1,4 à 5 ans. En savoir plus sur www.photovoltaique.info.
Le solaire thermique, c’est encore moins !
FAUX
Les champs magnétiques les plus importants se trouvent autour des onduleurs. Au contact proche, ils peuvent dépasser les valeurs limite d’exposition longue fixées en France mais tombent quasiment à zéro au-delà de 1 mètre. Il faut donc éviter de dormir dans les bras de son onduleur lorsque le soleil est au zénith.
Les modules et les câbles produisent eux des champs bien plus faibles. Pour ce qui est des champs électriques, les valeurs sont de l’ordre, voire plus faibles, que tous les appareils domestiques déjà présents à la maison : radio-réveil, machine à café expresso, etc.
En savoir plus sur www.photovoltaique.info..